Architecture et environnement : le chantier est ouvert…
Environnement et nature, écologie et autre développement durable sont omniprésents dans les médias… Peu de domaines échappent à cette préoccupation, et les quelques oubliés sont vite rappelés à l’ordre !
L’architecture et l’urbanisme sont bien évidemment particulièrement attendus sur ces thèmes… Quelques figures, déjà apparues dans les années soixante dix, resurgissent : certains architectes végétalisent le béton d’une gangue de graminées, ou s’efforcent de travestir des bâtiments en rideaux d’arbres… Faute d’un véritable enracinement du projet, ces quelques idées restent trop souvent à l’état de gadgets bardant un objet de plus, et échouent à emporter la conviction…
A l’opposé, la grande saga des inconditionnels de la grille d’analyse multicritères entend, à force de rationalité déductive, produire une écologie urbaine incontestable, aux espaces irréprochables, et à haute qualité environnementale… Malheureusement si la méthode présente un intérêt certain, elle ne peut suffire à concevoir : la conception n’est pas plus art de la déduction qu’art de l’addition…
Entre ces attitudes extrêmes, certaines expériences urbaines, sur des quartiers neufs ou autour de projets de tramway, commencent à dessiner le contour de nouveaux paysages et ouvrent de nouvelles attitudes : elles ont en commun d’être issues de choix hiérarchisés, clairement exprimés sur le terrain, et tout aussi clairement assortis de moyens pour les faire vivre et les gérer…
Elles procèdent d’une attitude qui s’oblige à considérer ce qui est autour, non pour se soumettre à l’existant, ni vouloir le miner, mais pour s’engager en conscience dans un nouveau rapport d’échange et d’environnement produit par le bâtiment ou le fait d’aménagement nouveau. Cet échange renouvelé est pour nous fondamental dans l’inscription durable de tout acte d’architecture et d’urbanisme dans son environnement.
Et c’est pour nous le point de départ à une indispensable réflexion auquel nous souhaitons vous associer tous : un réel échange et des débats sur ce champ ouvert et riche doivent contribuer à asseoir la vision renouvelée et élargie de nos pratiques d’architecte, d’urbaniste et de paysagiste qu’appelle ce déplacement du point de vue sur le monde…
Adressez-nous donc vos contributions, sous forme de réflexions, de références bibliographiques, par fax ou par e-mail… Nous reviendrons vers vous à la rentrée, sur notre site internet, et par la lettre-fax… en souhaitant que la pause estivale vous soit féconde !